"ICI, ICIIIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiii"
Hier, j'ai fait un reportage sur la manif à Nantes pour Rue89. Ces salopiauds n'ont rien publié sous prétexte que je me suis gouré en envoyant mon article et que du coup, il l'ont eu trop tard.
Pas grave. Lecteur, tu en auras l'exclusivité (un chouia ripolinné).
Yoye2000
A 14h30, Cours des 50 otages. Ça sent déjà le grand mezzé de la revendication.
En plus des habitués (syndicats, verts, PC, Lycéens et étudiants, les affreux de la CNT en queue de cortège), des beaucoup moins habitués (avocats, l'archéologie préventive…) et les régionaux de l’étape (opposants à l'aéroport de Notre-Dame des Landes, les inévitables partisans de la réunification, le CHU) .
Le privé est présent, surtout l'industrie locale Arcelor, Airbus, MHS electronique, Beghin Say… même si le gros des troupes est évidemment le "public" au sens large. Avant tout les lycéens, qui font le gros de l’ambiance.
Comme dans toutes les manifs maintenant, au rituel de la merguez et du mégaphone s'est ajouté le "t'es_où?
pâsk_t'es_où_toi_?" :
beaucoup sont au téléphone en train d'essayer de se retrouver. Une jeune type feint(?) la folie et hurle "ICI, ICIIIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiii" à son portable.
La grande sensation en tête de cortège, c'est l'arrivée de Sarkozy en grande tenue d'apparat entouré de gardes du corps. Il n'hésite pas à sortir de sa Volkswagen ( !) décapotable pour prendre un bain de foule accompagné de sa dame et de son animal de compagnie (un manifestant déguisé en télé attaché au bout d'une laisse).
Tout ça donne un peu l’impression d’une seconde session de la fête de la musique, il y a beaucoup d’instruments et de mini fanfares (quand même, saloperie de biniou !). Deux filles jouent à tue tête des casseroles et du trombone en haut d’un immeuble.
Bref, on rigole.
Mais surtout, on piétine sérieusement quand la manif passe de Cours de 50 otages pour s'engouffrer (façon de parler, car c'est très laborieux) dans les rues beaucoup plus étroites du centre ville.
Effet entonnoir.
Tout ça histoire de faire marcher tout le monde, vu que le cortège suffisait à remplir tout le cours de 50 otages. Du coup, c’est un peu le bordel, et quoiqu’on fasse, on fait du sur-place. Fatalement, la manif finit par se croiser vers la Tour Bretagne! La tête du cortège sous un pont (lycéens et étudiants), la suite au dessus.
Bref, beaucoup de monde.
Deux cuistots fumant leur cloppe à la terrasse d'un resto constate : "Ca fait une heure qu'ils passent et c'est pas fini. J'avais jamais vu ça".
Plus tard, une vieille confirme. « J'ai entendu tout à l'heure dans le poste qu'ils étaient 100000 à Marseille. Ici, c'est pas Marseille, mais on va pas en être loin ». C’est plutôt bon enfant, tout le monde discute.
De plus en plus gênée aux entournures dans des rues où normalement ne se croisent pas 2 voitures, la manif a de plus en plus des airs de ballade digestive du dimanche à la fête foraine...
Du coup, les slogans syndicalistes classiques tombent à plat.
Seuls les lycéens, plus originaux, ont quelques succès, par exemple avec le raffiné ‘Carla, Carla ! on est comme toi ! on se fait baiser par le chef de l’Etat »
Seule dissonance dans cette manifestation « familiale » et massive : des tensions palpables au sein de la CGT. A 5 mètres d'intervalle, deux camionnettes du syndicat n'arrivaient pas à se mettre d'accord entre "Noir désir" et " Abd El Malik", tous les deux à fond de sono en même temps… Ça devenait pénible, tout ça. Il était temps de se barrer.
J’avais vu tout le monde…
Tiens, sauf les flics.
J’en ai pas vu un.
Ils devaient être occupés à coller des PV sur les bagnoles mal garées de ce petit monde.
Pas grave. Lecteur, tu en auras l'exclusivité (un chouia ripolinné).
Yoye2000
A 14h30, Cours des 50 otages. Ça sent déjà le grand mezzé de la revendication.
En plus des habitués (syndicats, verts, PC, Lycéens et étudiants, les affreux de la CNT en queue de cortège), des beaucoup moins habitués (avocats, l'archéologie préventive…) et les régionaux de l’étape (opposants à l'aéroport de Notre-Dame des Landes, les inévitables partisans de la réunification, le CHU) .
Le privé est présent, surtout l'industrie locale Arcelor, Airbus, MHS electronique, Beghin Say… même si le gros des troupes est évidemment le "public" au sens large. Avant tout les lycéens, qui font le gros de l’ambiance.
Comme dans toutes les manifs maintenant, au rituel de la merguez et du mégaphone s'est ajouté le "t'es_où?
pâsk_t'es_où_toi_?" :
beaucoup sont au téléphone en train d'essayer de se retrouver. Une jeune type feint(?) la folie et hurle "ICI, ICIIIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiii" à son portable.
La grande sensation en tête de cortège, c'est l'arrivée de Sarkozy en grande tenue d'apparat entouré de gardes du corps. Il n'hésite pas à sortir de sa Volkswagen ( !) décapotable pour prendre un bain de foule accompagné de sa dame et de son animal de compagnie (un manifestant déguisé en télé attaché au bout d'une laisse).
Tout ça donne un peu l’impression d’une seconde session de la fête de la musique, il y a beaucoup d’instruments et de mini fanfares (quand même, saloperie de biniou !). Deux filles jouent à tue tête des casseroles et du trombone en haut d’un immeuble.
Bref, on rigole.
Mais surtout, on piétine sérieusement quand la manif passe de Cours de 50 otages pour s'engouffrer (façon de parler, car c'est très laborieux) dans les rues beaucoup plus étroites du centre ville.
Effet entonnoir.
Tout ça histoire de faire marcher tout le monde, vu que le cortège suffisait à remplir tout le cours de 50 otages. Du coup, c’est un peu le bordel, et quoiqu’on fasse, on fait du sur-place. Fatalement, la manif finit par se croiser vers la Tour Bretagne! La tête du cortège sous un pont (lycéens et étudiants), la suite au dessus.
Bref, beaucoup de monde.
Deux cuistots fumant leur cloppe à la terrasse d'un resto constate : "Ca fait une heure qu'ils passent et c'est pas fini. J'avais jamais vu ça".
Plus tard, une vieille confirme. « J'ai entendu tout à l'heure dans le poste qu'ils étaient 100000 à Marseille. Ici, c'est pas Marseille, mais on va pas en être loin ». C’est plutôt bon enfant, tout le monde discute.
De plus en plus gênée aux entournures dans des rues où normalement ne se croisent pas 2 voitures, la manif a de plus en plus des airs de ballade digestive du dimanche à la fête foraine...
Du coup, les slogans syndicalistes classiques tombent à plat.
Seuls les lycéens, plus originaux, ont quelques succès, par exemple avec le raffiné ‘Carla, Carla ! on est comme toi ! on se fait baiser par le chef de l’Etat »
Seule dissonance dans cette manifestation « familiale » et massive : des tensions palpables au sein de la CGT. A 5 mètres d'intervalle, deux camionnettes du syndicat n'arrivaient pas à se mettre d'accord entre "Noir désir" et " Abd El Malik", tous les deux à fond de sono en même temps… Ça devenait pénible, tout ça. Il était temps de se barrer.
J’avais vu tout le monde…
Tiens, sauf les flics.
J’en ai pas vu un.
Ils devaient être occupés à coller des PV sur les bagnoles mal garées de ce petit monde.