une bonne soirée

Publié le par yoye2000

 

Au début, ça agace d’être dans la file d'attente pour le concert de Dominique A. Attendre, déjà, c'est pénible. Mais noyé au milieu de tous ces abrutis trentenaires, barbe, grosses lunettes, sweet à capuche et musettes et leur équivalents femelles, converse, gros bijoux de plastique couleur vives et petits sacs de créateurs... Moumoune2000 et moi avions un peu l’impression d'être à un congrès annuel de clônes.

De nos clônes.
Alors, donc, oui, ca énerve.

C'est laborieux. Mais on rentre. Lentement. C'est fait ; on attend un peu, on se faufile plus ou moins habilement vers la scène.

Arrive la star de la soirée, flanquée d'un gommeux à la guitare et d'un pianiste style Tarnac.
Lui massif, moulé dans sa petite chemise (on en est tous plus ou moins là) noire, et une guitare qui parait anomaliquement petite entre ses grosses mains.
Première partie 100% 'la fossette'. Premier album dont je ne suis pas fou mais auréolé d'une réputation flatteuse (limitée, on parle de Dominique A) un peu abusive. Bon ben: pas mal. Certains morceaux tiennent même sacrément la route après avoir été joliment ripolinés ('sur la neige', 'va t'en') . l'ingrat 'le courage des oiseaux' est vite expédié. Tant mieux.
A album court, concert pas très long.

Entracte.


Juste le temps de moutonner avec le vain espoir d'une bière dont on ne verra pas l'ombre du zinc, et zou: deuxième partie. Finies les vieilleries. Changement d'équipage. Reste le gommeux, les guest stars de l'orchestre de vents (ça ne doit pas être le terme exact, ça fait un peu trop chambrée militaire, mais bref) et pour compléter tout ça en plus de batteries et piano, la véritable attraction du concert : un bassiste fou qui gigote dans tous les sens et semble se tordre et fondre comme un carambar au soleil. On croit d'abord qu'il est timbré. Ensuite Dom nous dit qu'il est american. On se dit donc qu'il est inspiré.

Donc bon, on y va. Un petit prélude vaguement Debussy (pour le peu que j'en connaisse), histoire que les vents ne soient pas venus pour rien, parce qu'après, ça sera plus intervention tapisserie. Ensuite, alternance de morceaux lents/rapides, le gommeux en fait une peu des caisses, le carambar survolté beaucoup plus mais lui, il est rigolo. On entend pas trop les vents mais on s'en fout. Domi danse. On sent l'adolescence du début des années 80. Parfois il raconte des trucs. Il est sympa. On regrette un peu que la couleur mystico-bucoloréalistes tournent un peu pompeusement à vide. "on sent qu'il a travaillé avec Callogero", persifle Moumoune2000 Et c'est vrai qu'il a sérieusement perdu en pertinence, le Dome, ces derniers temps. Mais là, c'est quand même sacrément bien. Chouette rappel avec des faces 'B' (façon de parler) : 'Les hommes entre eux', 'la peau', 'le sens'...)

Minuit quand même.

 

On re-moutonne pour sortir (c'est quand même la chiotte, le Lieu Unique, pour ça).

Le tram vient de passer, le prochain est dans 28 minutes. On pourrait la jouer chaffoin, mais non. On a passé un bon moment.

On prolonge un peu a pied, il fait bon finalement. On arrive au Bouffay, un bar est ouvert devant l'arrêt de tram. Il reste 21 minutes. On s'assoit en terrasse, on prend une cloppe, commande une bière.. Il y avait combien de temps que l'on avait pas fait ça... ?

 

Le tram arrive.

C'était décidément une bonne soirée.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
O
Content de te lire de nouveau ! En attendant de passer un "bon moment" en mai ou juin peut-être...
Répondre
Y
<br /> <br /> 1 an sans blougue, et déjà un premier commentaire pétri de sagesse. comment ai-je pu faire jusqu'alors?<br /> <br /> <br /> <br />