On the road again...

Publié le par yoye2000

La critique n'est pas si facile que ça, (et parfois « faire » pas si difficile, mais ça, c’est vrai que c’est beaucoup plus rare)

D'autant plus si la critique est a priori et n'a pour base qu'une affiche vue dans la rue. En l'occurrence, celle annonçant la sortie prochaine de "La route", adaptation cinématographique du livre éponyme.
Tout le monde a plus ou moins entendu parler du livre de Cormac Mccarthy. Prix Pulitzer l'année dernière, il a fait un véritable tabac qui met encore en transe les auditeurs du Masque et la Plume, ai-je entendu dimanche soir sur la radio publique.

Pour ceux qui ne font décidément aucun effort pour avoir une vie culturelle à la page, disons qu’on suit sur cette route un père et son fils au cœur d'une humanité à la dérive suite à quelque apocalypse.
(tintintin !!! (ca fout les j’tons, non ?))

Le  thème post-apocalyptique et "ré-ensauvagement" de l'humanité n'est pas fondamentalement nouveau.
Et d'ailleurs, "La route" reprend la plupart de ces thèmes hautement cinématographiques :  semi-Mad Max, charniers, les bateaux -orgueil de l'homme- échoués, le cannibalisme, bref, l'homme loup-garou pour l'homme, avec à la fin la petite ouverture humaniste qui-fait-qu'on-garde-un-peu-foi-dans-l'humanité et qu’on n’a pas l'appétit gâché.
Dans l'absolu, "La Route" n'a donc seulement rien de révolutionnaire, mais c'est même plutôt mauvais.
Enfin, ça le serait si Mac Carthy ne maitrisait pas parfaitement tous les trucs et astuces de la narration, du plus gros au plus subtil. Il déroule le fil de son récit comme un pécheur expert qui flaire la bonne prise. Les angles vides sont aménagés et transformés en force, le non dit et l’élipse charpentent cet univers qu’il veut indicible. Dans cette optique, son pricipal instrument (et succès) est son style : froid, métallique, faussement sans artifice, il touche directement au plus intime.
Ainsi, l’air de rien, dans un récit où peu se passe, il mystifie son lecteur qui cherche frénétiquement à connaitre la suite, la suite, la suite.
Voila donc ce qu'on appelle un grand écrivain, à défaut peut être d'un grand romancier.

Sans le support de l'écrivain, on peut se demander quel sera le sort fait à 'La route" .
A priori, tous les ingrédients sont réunis pour faire une grosse bouse.
A moins (peut-être) d'un (très) grand metteur en scène.


je viens de regarder la Bande annonce, ça n'a pas l'air bien encourageant...
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