Hein ? Qu'est-ce tu dis ? -> le marketing événementiel
(-Dans le cadre de notre causerie consacrée à l'überscience marketing-)
ou
Savoir créer de la récurrence et un besoin.
2 exemples
Premier cas :
un événement emblématique -> La Saint Valentin® :
<- illustration 1 : Le bouquet de roses
L'argument : célébrer l'amour et pas qu'avec de l'eau fraîche.
Le contexte : Comment lisser la saisonnalité des ventes de certains produits tels les fleurs (plein hiver), les chocolats et les resto clâsse (vu qu'on se remet à peine de sa crise de foie de noël et que, de toute façon, on a plus un rond)
Le ressort : profondément axée sur les valeurs de bien-être, elle joue, sous des dehors de ne pas y toucher, sur des puissantes pulsions (Cf bénéfice consommateur):
Les moyens : optimaux ; au minimum, annonces événement et reportages divers (tous média), micro-trottoir, spéciale à la télé...
Le bénéfice consommateur : pertinemment baptisé par les spécialistes le "steak et pipe", La Saint Valentin® est unanimement considérée comme disons...un coup de pouce efficace à la vie amoureuse et sexuelle.
Le résultat : perçu comme une étape quasi inconsciente de la vie amoureuse, La Saint Valentin® s'est instituée comme un véritable rituel devenu d'une manière ou d'une autre incontournable.
Bon, là, c'était facile. On parle ici de verdure et de bouffe avec une grosse dose de lubricité en arrière plan.
Second cas (plus complexe)-> la pandémie
Quand, par contre, on a des produits nazes comme par exemple euh... les masques respiratoires , les choses sont moins évidentes.Rien qu'à comparer l'illustration 1 avec la 2, on comprend...
<- illustration 2 : un masque respiratoire
Le masque respiratoire, ça a très peu de valeur ajoutée, c'est difficilement personnalisable, on peut pas vraiment le truffer de bidules électroniques inutiles, et en plus, le porter en public est universellement reconnu comme un des plus sûrs moyens de passer pour un con.
Bref, c'est un produit naze.
Vraiment naze.
Heureusement, aux "Masques Respiratoires", ils ont un service marketing d'enfer, qui a réussi à imposer un concept qui marche super : la maladie d'animaux qui se transmet potentiellement à l'homme.
L'édition 2009 s'appelle "la grippe porcine" (pour rappel, la dernière s'appelait SRAS).
L'argument : On va tous crever.
Le contexte : Comment vendre des masques respiratoires alors que c'est vraiment naze, comme produit.
Le ressort : la trouille
Les moyens : grandioses -> anlyse et reportage divers (tous média) , micro trottoir, interview de ministres et d'un tas de spécialistes, intervention présidentielle possible, plusieurs jours de grands titres au journaux.... pour soutenir le mouvement, quelques morts dans des contrées lointaines.
Ceci en tout cas pour la version "simple". des scénarios plus complexes sont prêts dans l'éventualité où le mouvement s'essouffle (épidémie à grande échelle, surmortalité, révolte, le tout à divers degré, et ceci jusqu à la version dite "apocalypse"*)
* menant à la destruction totale de l'humanité, ce scénario est habituellement très peu envisagé, bien que le ROI (Return On Investment (retour sur investissement)) à court terme promet d'être fantastique, ce qui devrait logiquement plaire aux actionnaires)
Le bénéfice consommateur : Rester en vie, et finalement, c'est déjà pas mal
Le résultat : excellent. Tellement bon que le "gap" entre deux événements est de plus ou moins 5 ans (une plus grande fréquence dépasserait apparemment les capacités de production). Il l'est d'autant plus que tels événements permettent sans conteste d'augmenter le panier moyen (achat de masques pour toute famille + gants + gelules diverses + etc...)
Tout ça pour dire que l'event marketing, c'est payant, mais pffvu... C'est du boulot !
Mais dans le marketing, c'est bien connu, on ne manque pas de courage !